Dans l’épisode précédent: l’université avait organisé une foire avec des kiosques. Dans cette foire, on avait la chance de gagner l’un des trois grands prix: une bourse, une surprise ou une carte cadeau cinéma de 50$. Mais lorsque tous les gens se sont précipités vers les kiosques, Justine se foula la cheville. Elle dut donc me laisser seule…
(voir Le Vitrailleur, Volume 9, numéro 1)
Le lapin diabolique ( partie 2)
À cause de cette situation, j’avais bien sûr perdu beaucoup de temps pour faire les kiosques. Sans oublier les files qu’il y avait pour les atteindre, j’allais y passer des heures. Plus j’y pensais et plus cela me désespérais. Alors je dus prendre mon courage à deux mains et foncer dans la première file que je vis. La foire tirait à sa fin lorsque mon tour arriva enfin. Ce jeu s’appelait «torrent de lave». Le but du jeu était de remplir un volcan de mucus orange et si nous perdions, nous nous en faisions asperger. Et oui, parmi tous ces jeux, j’étais tombée sur le pire! Heureusement je réussis à remplir le volcan, donc j’eus droit à mon prix. Par malheur, la machine explosa et j’en reçus partout sur moi. Au moins, j’eus une boîte. Enfin nous allions ouvrir nos boîtes pour découvrir nos prix. J’avais très hâte d’ouvrir la mienne car j’espérais gagner un des prix.
Le lapin
Le moment que tout le monde attendait était enfin arrivé. J’avais à peine ouvert ma boîte que je sautais de joie: j’avais eu le lapin en peluche doré. J’accourus sur la scène pour recevoir le prix surprise. Je reçus deux merveilleux petits lapins tout blancs. Je n’étais vraiment pas déçue de mon prix malgré que j’aurais aimé recevoir la bourse d’études. Mais bon, j’étais sûre que Justine allait les aimer autant que moi. Je venais de rentrer dans la voiture quand je me rappelai que j’avais oublié ma sacoche. Je me dépêchai d’aller la chercher pour pouvoir rentrer le plus vite possible. Je laissai donc les lapins dans la voiture et partit. Ma sacoche était sur un banc non-loin de la scène où j’avais reçu les lapins.
En rentrant dans l’auto, je vis l’un des lapins mort sur le siège et l’autre sous la banquette arrière. Il avait l’air traumatisé. Je m’approchai de lui. Il se montrait méfiant, mais lorsque je le pris, il se montra affectueux envers moi. Je n’avais aucune idée de qui avait pu faire ça, mais j’espérais qu’il ne revienne pas.
Sur la route, je me sentais stressée et apeurée de la situation, mais il fallait bien que je tourne la page, alors je commençai à me demander si ma coloc allait bien.
Après cette journée, j’étais épuisée et malheureusement, je devrais déplacer la dépouille de l’animal en train de moisir dans ma voiture. Alors je décidai de conduire jusqu’au dépotoir pour pouvoir jeter le cadavre (que j’avais soigneusement enveloppé dans un sac poubelle) dans les ordures. Je rentrai chez moi en cherchant un moyen de faire disparaître ces foutues taches de sang sur le siège avant.
Arrivée chez moi, je réussis à trouver un produit nettoyant qui fit disparaître les taches de sang. Ensuite, j’étais tellement fatiguée que je me laissai tomber sur mon lit pour m’endormir. Je me réveillai en sursaut car le téléphone sonna. C’était l’hôpital qui m’informait que Justine n’avait qu’une grosse entorse et que je pouvais venir la chercher maintenant. Je dus me dépêcher pour aller prendre Justine à l’hôpital, car je voulais qu’elle voie ce que j’avais gagné. J’étais tellement empressée que je me fis presque arrêter pour excès de vitesse. Rendue à l’hôpital, je regardais ma coloc qui m’attendait devant l’entrée. Je l’aidai à monter dans la voiture et je lui montrai le mignon petit qui grignotait une carotte sur la banquette arrière du véhicule. Dès qu’elle le vit, ce fut comme si elle était tombée amoureuse de lui. Nous nous sommes empressées de rentrer pour pouvoir jouer avec le petit lapin.
Nous avons joué des heures et des heures avec lui. Nous avons ensuite dîné et écouté un film. Pendant que nous écoutions le film, nous avons perdu notre petit animal. Nous avons cherché durant quelques minutes jusqu’à ce que nous entendions un cri venant de chez la voisine. Je me précipitai devant sa porte, mais elle ne ré-pondait pas. Inquiète pour elle, j’appelai la police. Ils durent dé-foncer la porte pour entrer. J’étais terrorisée, je la vis couchée sur le ventre dans une mare de sang.
Soudain, j’aperçus notre petit lapin grignotant une carotte. Je l’attrapai puis l’emmenai à la chambre, où je racontai l’histoire à Justine.
À suivre…
Texte de Léa Donaldson et Monika Desjardins
Illustrations de Pénélope Angelin